Vous êtes en train d’apprendre le japonais ? Vous êtes fan de la culture nippone ? Vous voulez savoir comment boire du saké à la manière traditionnelle ? Alors, vous êtes au bon endroit ! Dans cet article, nous allons parcourir l’histoire de cette boisson sacrée et vous allez découvrir comment la boire en respectant les traditions. Le dernier chapitre sera dédié à l’accompagnement culinaire. Nous vous proposerons quelques idées de mets qui s’allient parfaitement à la dégustation du saké. Ikou ikou !
Le saké japonais : une boisson sacrée
D’où vient cette boisson alcoolisée ? Pourquoi dit-on qu’elle est sacrée ? Est-elle ancienne ? Comment fabrique-t-on le saké ? Nous allons répondre à toutes les questions que vous vous posez à propos de cet alcool si particulier.
Petite histoire du saké
L’histoire de cette boisson est étroitement liée à la culture du riz au Japon. Comme vous le savez peut-être, cette céréale est l’aliment de base de la gastronomie nippone. En effet, sa culture remonte à plus de 2500 ans. Toutefois, c’est dans des écrits chinois datant du 3e siècle que l’on fait mention du saké pour la première fois. Ces livres relatent les habitudes japonaises à l’égard de cette boisson : elle était consommée lors de funérailles.
Au 7ème siècle, le saké reçoit ses lettres de noblesse. En effet, un écrit commandé par l’empereur codifie son caractère sacré et l’inclut dans certains rites shintoïstes. À cette époque, il était d’ailleurs essentiellement bu à la Cour lors de cérémonies religieuses, ou par l’empereur lui-même.
La fabrication du saké à travers le temps
À savoir : Originellement, la fermentation du saké était prise en charge par des femmes prêtresses. Elles mastiquaient le riz qui se saccharifiait grâce à l’enzyme contenue dans la salive. On y ajoutait ensuite de la levure sauvage et le tour était joué ! Cette méthode était appelée « kuchikami » (« mâché dans la bouche »).
Du 12 au 15ème siècle, le saké était désormais brassé principalement dans des temples bouddhistes et shintos. C’est également à cette période que l’on commence à ajouter de l’acide lactique dans le processus de fermentation. Cet acide permet de maîtriser la prolifération des microbes.
Au 17 et 18ème siècle, la fabrication de cet alcool se popularise. Il est désormais produit en très grande quantité et son processus de fermentation se modernise. Il était cependant quelque peu différent du saké que l’on connaît aujourd’hui. On y ajoutait des cendres de bois (pour contrer son acidité) et peu d’eau. Il était alors beaucoup plus épais et liquoreux que le saké moderne.
De nos jours, le processus de fermentation est très largement maîtrisé. Grâce à la modernisation des machines et des techniques, les méthodes de production de cette boisson se sont améliorées et uniformisées.
Pour conclure : Le saké c’est 80% d’eau et 20% de riz et il contient entre 14% et 17% d’alcool. Sa qualité finale dépend en premier lieu du savoir-faire (waza), de l’eau utilisée (mizu) et de la qualité du riz (kome). Plus le riz est poli, meilleur sera le saké. On appelle Kôji-kin le champignon qui libère une enzyme. Le tôji est le maître brasseur.
Comment boire le saké japonais de la bonne façon ?
Nous voilà maintenant arrivés au cœur de cet article. Vous allez enfin découvrir comment servir et boire le saké en respectant les coutumes ancestrales.
Utilisez les bons ustensiles
La première chose à faire si vous souhaitez servir le saké de manière traditionnelle est de vous procurer le matériel adéquat.
Le tokkuri
C’est la bouteille traditionnelle, elle est habituellement en porcelaine mais vous pouvez également en trouver en verre ou en bambou. Grâce à ce récipient, vous pouvez faire chauffer votre saké au bain-marie sans déperdition de chaleur. En effet, cette petite bouteille (360 ml) en forme de bulbe se termine par un col resserré qui retient la chaleur.
Le ochoko
Il ressemble à une toute petite tasse sans poignée (presque à un shooter, soyons honnêtes), souvent en céramique. C’est le récipient de prédilection du saké mais il en existe d’autres. Le Sakazuki par exemple, en forme de coupelle. Mais aussi le Masu, une sorte de boîte carrée en bois étanche. Toutefois, bien que moins traditionnel, il peut être intéressant de déguster cet alcool dans un verre à vin. En effet, cela vous permettra d’en apprécier la couleur et d’en ressentir toutes les saveurs. À la manière du vin, le saké est un alcool riche qui mérite qu’on en savoure toutes les subtilités.
Ne le buvez pas cul-sec
Même si le récipient qui contient le saké invite à le boire d’une traite, ne l’avalez pas comme vous le feriez avec un shot de tequila un samedi soir endiablé. Comme vous le savez désormais, le saké est une boisson ancestrale qui mérite d’être savourée pour en apprécier tous les effets.
Essayez-le chaud ou froid (ou les deux)
La façon traditionnelle de boire le saké est à une température supérieure à celle du corps, c’est-à-dire entre 40 et 45°C. Idéal par temps froid, mais également lorsque la boisson n’est pas de qualité optimale. En effet, la chaleur neutralise légèrement sa saveur.
Si vous n’avez pas de tokkuri, vous pouvez faire chauffer votre alcool dans une grande tasse ou un verre épais (au bain-marie ou au micro-ondes).
Lorsque le temps est plus chaud et que vous êtes en possession d’un saké de qualité supérieure, vous pouvez le boire frais. Il est conseillé de le déguster à une température d’environ 10°C, de cette façon, vous noterez les arômes fruités qui s’en dégagent.
Pour conserver votre saké, il est conseillé de le garder dans un endroit à l’abri de la lumière, au frais. Si votre bouteille de saké est entamée, conservez-la au réfrigérateur et consommez-la sous dix jours.
Ne vous servez pas vous-même
Si vous souhaitez respecter la tradition japonaise, vous devez servir vos invités d’abord, en commençant par le plus haut statut social ou le plus ancien. Tenez le tokkuri à deux mains et enroulez-le dans une serviette pour éviter que le liquide ne s’écoule vers le bas. Cependant, ne vous servez jamais vous-même.
Pour être servi, enroulez une main autour de l’ochoko et posez-le sur votre seconde main à plat. Si votre statut social est supérieur à la personne qui vous sert, vous pouvez tenir votre récipient d’une seule main.
Maintenant que vous êtes servi, vous vous demandez probablement comment déguster votre saké. Alors, voici les étapes :
- Évaluez la clarté et la couleur : Clair, trouble, quelle est son intensité ?
- Respirez les arômes : Est-il discret ? Fort ? sentez-vous des arômes céréaliers ou plutôt fruités ?
- Portez-le au palais : le goût est-il similaire à l’odeur ? Est-il acide, amer ?
- Testez-le dans le temps : Comment les saveurs évoluent-elles ?
Trinquez en respectant les coutumes japonaises
Dans cette partie, vous allez en apprendre un peu plus sur l’étiquette japonaise et le vocabulaire à l’heure de trinquer.
Premièrement, sachez qu’il est très mal vu de commencer à boire avant tout le monde. Soyez donc patient et buvez lorsque le reste du groupe boit. De plus, lors de la première tournée, il est de coutume que chaque invité boive le même breuvage.
Ensuite, gardez à l’esprit qu’on ne plaisante pas avec le respect des aînés. De ce fait, le verre de la personne la plus âgée doit être élevé plus haut que les autres au moment de trinquer.
Pour finir, si vous sentez que vous n’en pouvez plus et qu’un verre de plus vous fera rejoindre les étoiles, laissez-le plein. Ne le finissez pas pour ensuite refuser le suivant. C’est malpoli.
Mais d’ailleurs, comment dit-on « santé » ou « à la vôtre » en japonais ?
Le plus connu est le fameux « Kanpai ! » (vulgairement « cul-sec »). Vous pourriez aussi entendre « omedetou » (félicitations). Ou encore « Banzai ! » (pour vivre 1 000 ans).
Que manger pour accompagner le saké ?
Le saké est une boisson fraîche et légère, idéale pour réveiller les papilles et ouvrir l’appétit. Mais avec quoi peut-on l’accompagner ?
Au Japon, il est traditionnellement accompagné de saké-no-sakana ou o-tsumami,des petits plats spécialement conçus pour aller avec. On pourrait les comparer aux tapas espagnols. D’ailleurs, ce sont souvent des poissons : ailes de raie, foie de lotte. Ou d’autres petits mets tels que les racines de lotus farcies ou piments grillés. Vous pouvez trouver quelques recettes sur ce site de cuisine japonaise.
En France, le saké est idéal pour l’apéritif, accompagné de jambon cru, légumes ou fruits de mer. S’il s’allie particulièrement bien avec les produits de la mer, il ne vous décevra pas non plus accompagné de toutes sortes de viandes. Nous vous conseillons tout de même de le marier plutôt avec une cuisine fraîche et légère avec peu de matière grasse.
Félicitations, vous savez désormais comment boire le saké japonais et comment l’accompagner !
Pour finir, si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur les traditions japonaises vous pouvez lire notre article comment créer un jardin japonais. Et pour donner un réel coup de boost à votre apprentissage de la langue, n’hésitez pas à contacter nos merveilleux professeurs de japonais. Kanpai !
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