Il est difficile d’évoquer Hallyuwood sans relever qui est le père du cinéma coréen. En référence à Hollywood, Hallyuwood désigne la version coréenne de l’industrie cinématographique américaine, comme Bollywood (Inde) et Nollywood (Nigéria). Connaissant une ascension fulgurante ces dernières années, l’industrie du cinéma coréen fait écho au-delà des frontières du pays matin calme.

En dépit de son nouveau positionnement mondial, le cinéma coréen fait face à son lot d’idées reçues. Sont-elles fondées ou pas ? Nous examinons la question de près en abordant cinq idées reçues sur la 4e industrie du film en Asie.

Idée reçue 1 : le cinéma coréen manque d’expérience

cinéma coréen

Chine, Japon et Inde forment le trio de tête de l’industrie cinématographique asiatique, confortablement installés dans le top 5 mondial. 4e acteur de l’industrie du film asiatique, la Corée a une histoire que beaucoup croient récente. Il faut souligner que ce pays, comme ses trois devanciers, a plus de 100 ans d’histoire ciné ! Relevons toutefois que les productions cinématographiques en Chine, au Japon et en Inde précèdent celles de la Corée. Sans prétendre retracer avec précision la genèse du cinéma coréen, ressortons certaines phases phares de son évolution.

Le début d’une aventure 

Réalisé par Kim Do San en 1919, le Kino Drama The Righteous Revenge (Uirijok Gutu) marque le début de l’ère cinématographique en Corée. Cette représentation met en scène des acteurs jouant en temps réel l’histoire du film projeté en arrière-plan. Cette œuvre est considérée comme le premier film coréen. Après l’indépendance obtenue du Japon en 1945, les thèmes d’émancipation et de liberté caractérisent le cinéma coréen. Par exemple, Viva Freedom est l’un des films les plus célèbres de l’industrie du film coréen. Sortie en 1946 et réalisée par Choi In-huy, cette production représente le Mouvement coréen pour l’Indépendance. Durant la guerre coréenne de 1950 – 1953, le cinéma en Corée stagne : seuls 14 films sont produits. À la fin de la guerre, le président coréen Syngman Rhee essaie de relancer l’industrie cinématographique par le biais d’exonérations fiscales.

L’Âge d’or avant la censure

En pleine mutation dans les années 1950, l’industrie du film coréenne devient plus populaire. En 1955, le film intitulé The Story of Chunhyang-Jeon de Lee Kyu Hwan fait sensation. À Séoul, c’est le dixième de la population qui se rend dans les salles de projection de la ville. Cela a provoqué le décollage du cinéma en Corée, marquant ainsi une nouvelle ère connue comme celle de l’Âge d’or.

Dans la décade suivante, l’industrie du film coréenne se lance dans la production de mélodrames, engendrant la ferveur chez les Sud-Coréens. Ces représentations évoquent des sujets qui interpellent le public, à l’instar des relations. En 1961, la réalisation de Kang Dae-jin intitulé The Coachman reçoit son premier prix international. Le film reçoit l’Ours d’argent au Festival international du Film de Berlin. Cette distinction fera tache d’huile sur la scène internationale, exposant davantage le pays du taekwondo. Cependant, la censure imposée dans les années 70 par le gouvernement cause d’importants bouleversements dans le paysage cinématographique coréen.

L’Âge d’or post-censure

En 1984, on note la montée de la production cinématographique et l’entrée des films étrangers en Corée. La « Motion Picture Law », la levée de la censure et le soutien aux réalisateurs indépendants favorisent cet essor. Il s’ensuit donc un rayonnement mondial des films sud-coréens à très grande échelle, une première dans l’histoire du pays. De nombreux films sont récompensés à l’international. En 1988, plusieurs sociétés de production cinéma américaines ouvrent des représentations en Corée du Sud, sous l’œil vigilant du gouvernement. Il exige alors qu’on diffuse les films locaux durant au moins 146 jours par an par souci de compétitivité internationale.

En 1992, Samsung devient le premier conglomérat à sortir un film en Corée, ouvrant ainsi la voie à d’autres groupes. Ces structures intègrent le marché local du film à travers la production, le financement et la distribution de films. Nommés Chaebols, ces conglomérats ont amplement soutenu les jeunes réalisateurs et introduit les bonnes pratiques professionnelles dans le milieu cinématographique.

Le second souffle : de 1997 à aujourd’hui

L’année 1997 est marquée par les crises financières en Asie et le retrait de plusieurs Chaebols de l’industrie du cinéma local. Malgré cela, la Corée enregistre un box-office domestique plus important que celui d’Hollywood, à la fin des années 90. Le protectionnisme cinématographique engendre la croissance de la production locale. Par conséquent, la popularité des films coréens croît rapidement et gagne un public mondial important. Aussi, mondialisation et superproductions américaines des années 2000 boostent le cinéma local, contribuant à la percée internationale des films coréens.

L’avènement de Hallyuwood

Les films coréens sont devenus extrêmement populaires dans le monde, en raison du déferlement de la vague coréenne – Hallyu. Il s’agit d’un cinéma qui propose une nouvelle approche au monde. Les films abordent des thèmes touchants de manière artistique et époustouflante, sortant ainsi des sentiers battus et des stéréotypes.

Idée reçue 2 : le cinéma coréen n’est pas des plus rentables

L’aperçu de l’évolution du cinéma sud-coréen met en lumière plusieurs faits. L’ascension fulgurante des films coréens n’est pas anecdotique puisqu’elle génère plusieurs millions de dollars de box-office. Sans surprise, l’industrie du film coréenne occupe la 7e place mondiale, un rang prestigieux pour le pays du matin calme. Il faut noter que pendant 10 ans d’affilée, les productions locales ont raflé l’essentiel du box-office en Corée. Par ailleurs, c’est l’un des rares pays où les films locaux rencontrent plus de succès que ceux issus de l’extérieur.

Examinons la période du 1er janvier au 30 décembre 2021 en termes de chiffres. Sorti le 28 juillet, le film coréen Escape From Mogadishu a cumulé plus de 28 millions de dollars de box-office. Il s’agit de la production locale la plus rentable. Notons également que 6 films du box-office coréen sont des productions locales, dont les recettes avoisinent 100 millions de dollars. Peu de pays ont réalisé de meilleures performances ou s’en sont rapprochés.

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Idée reçue 3 : la Corée ne peut pas s’imposer face aux plus grands 

cinéma

La 92e cérémonie de remise des Oscars, aux USA en 2020, consacre un cap de plus franchi par le cinéma coréen. En effet, Parasite de Bong Joon-Ho réalise une moisson d’Oscars, terminant comme film le plus récompensé. Parasite obtient les oscars suivants : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleur film international. En prime, la production décroche la récompense de la meilleure photographie. Relevons qu’en 2019, le film sud-coréen a remporté la palme d’or au Festival de Cannes en France. Le film-choc a reçu une pléthore de distinctions internationales entre 2019 et 2021, un record pour une production coréenne.

Avez-vous aussi entendu parler de Squid Game, la série coréenne qui explose les records sur Netflix ? Le géant américain annonçait en octobre dernier que la série avait réalisé la meilleure entrée de tous les temps.

Idée reçue 4 : les films coréens copient des styles étrangers

Certains peuvent laisser à penser que l’industrie du film coréen est un prolongement du cinéma chinois ou japonais. Pourtant, à travers les productions coréennes, on constate facilement qu’il n’en est rien. Les réalisateurs coréens proposent des sujets sensibles, mettant à nu ou en exergue certains pans de la culture sud-coréenne. Ils produisent des œuvres sortant de l’ordinaire qu’on connaît dans le cinéma « classique », provoquant certaines émotions prononcées. En outre, ces artistes déroulent des scénarios imprévisibles pour fasciner une audience en quête de découverte, d’immersion, d’évasion, etc.

Habiles dans la manipulation des genres, les cinéastes poussent parfois le bouchon loin, pour affirmer un style peu ou pas conventionnel. Étant donné son style « à part », on pourrait alors qualifier la vision du cinéma de Corée de « non-alignée ».

Idée reçue 5 : l’esthétique des films coréens n’atteint pas les sommets

Un critère récurrent pour juger un film est son aspect esthétique. Si les plus grandes industries ont démontré leur savoir-faire en la matière, la technologie sud-coréenne n’est pas en reste. N’oublions pas que la Corée du sud figure parmi les États les plus technologiquement avancés au monde. C’est dire que ce pays n’a pas grand-chose à envier à ses devanciers dans le cinéma. Les Coréens sont reconnus capables de produire des œuvres extraordinaires quand il s’agit d’intégrer la technologie. D’ailleurs, de nombreux observateurs relèvent que les films sud-coréens figurent parmi les meilleurs en termes d’esthétique. Le prix de la meilleure photographie – très compétitif – reçue par Parasite de Bong Joon-Ho en est une preuve.

En définitive, des faits actuels et historiques permettent de clarifier des idées reçues sur l’industrie cinématographique coréenne. Vous ignorez qui est le père du cinéma coréen ? Il s’agit de Im Kwon-Taek.

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